No Fake est une oeuvre contre les préjugés, qui représentent une sérieuse limitation dans la relation à nous-mêmes et aux autres. Ciaravolo a donné ce nom à 30 t-shirts blancs, avec une ceinture de sécurité dessinée sur la poitrine: 15 pour le conducteur et 15 pour le passager. Il les a appelés No Fake parce que ce ne sont pas des faux: c’est le remake des 100 T-shirts qu’il a fabriqués il ya exactement trente ans, en 1989. Ce qui était faux, c’était la nouvelle: que ces chemises étaient vendues à Naples à chaque coin de rue pour tromper la police. Des dizaines de millions de personnes, partout dans le monde, ont cru cela. Même aujourd'hui, nombreux sont ceux qui croient que la "chemise de sécurité" a été vraiment vendue, pour la
porter, même si cela a été démenti sur tous les moyens de communication.
Une fausse nouvelle, considérée comme vraie, impossible à nier car elle confirmait un préjugé répandu sur les Napolitains (et à l'étranger, sur les Italiens), considérés comme gentils, brillants, mais trompeurs. Tant que les préjugés existent, il y aura de fausses nouvelles qui les confirmeront: elles seront considérées comme vraies. Le préjugé produit en nous une idée très différente de la réalité; étant donné que notre façon de nous comporter découle de nos idées, nous finirons par avoir des comportements qu'il serait impossible de changer, même s'ils devaient être désavantageux pour nous et pour les autres. C'est ce qui rend les préjugés si dangereux, pour soi et pour les autres. En tant que psychiatre, l’artiste le sait très bien.
